Blast, 1. Grasse carcasse – Manu larcenet

Couverture - Blast 1

Marnu LARCENET

Blast, 1. Grasse Carcasse.

Editions Dargaud, 2009.

204 pages.

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Présentation de l’éditeur

Je pèse lourd. Des tonnes. Alliage écrasant de lard et d’espoirs défaits, je bute sur chaque pierre du chemin. Je tombe et me relève, et tombe encore. Je pèse lourd, ancré au sol, écrasé de pesanteur. Atlas aberrant, je traîne le monde derrière moi. Je pèse lourd. Pire qu’un cheval de trait. Pire qu’un char d’assaut.

Je pèse lourd et pourtant, parfois, je vole.

Mon avis

Le début de l’intrigue pourrait avoir un gout de déjà vu : dans une salle d’interrogatoire, deux policiers asticotent un suspect. Seulement, ce suspect est Polza Mancini, un type obèse qui dégoute les deux flics. Et il faut y aller doucement sinon Polza risque de se fermer et ils ne pourront plus rien en tirer. Polza est pourtant déterminé à tout leur raconter. Tout. Depuis son enfance que la mort de son père a fait ressurgir, et la fuite qui l’a soudain pris, une fuite ou une recherche, celle du Blast.

« J’étais suspendu… entre ciel et terre, j’étais mis au monde une seconde fois… J’étais léger… moi ! C’était limpide… Je voyais le monde tel qu’il était et non tel que je le pensais… Et non seulement j’en faisais partie, mais j’en étais la nature même… l’origine. J’ai entrevu un mon illimité débarrassé de toute morale… Et c’était magnifique. »

Polza Mancini n’est pas un héros très charismatique. Il est gros, lourd, il boit beaucoup de whisky et se contente de manger des barres chocolatées. Mais il a réussi à atteindre le Blast, et le récit de cette recherche et de cette suspension au Blast est époustouflant. La couleur dominante est le noir. Le noir de l’encre de chine qui a servi à tous les les dessins. Malgré la finesse des traits, cette noirceur est lourde, oppressante. On dirait qu’elle emprisonne le personnage qu’elle le lie à la terre. Pourtant ça ne l’empêche pas de montrer certaines beautés de cette terre, les feuillages de la forêt la nuit ou le vol d’une chouette. Et puis d’un coup, il y a ces dessins d’enfants qui explosent de couleurs, tout comme le Blast explose, qui illuminent d’un coup la page et suspendent le personnage dans cette sensation de magnificence.

Je m’attendais un peu à cette lecture. J’avais déjà entendu parlé de la série et j’avais une vague idée de ce qu’on allait me montrer. Si je n’ai pas vraiment été surprise, j’ai été émerveillée par le procédé. Et surtout très impressionnée par l’œuvre générale. Le temps d’une lecture, j’ai été suspendu dans un monde qui ressemble au mien sans l’être vraiment et j’ai adoré ça !

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