Ricaco IKETANI
Lollipop
Éditions Delcourt, 2008
7 volumes publiés (série terminée)
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Présentation de l’éditeur
Madoka, une lycéenne comme les autres, aux parents un peu ringards. Or, un jour, ces derniers gagnent cent millions de yens à la loterie. La jeune fille commence alors à rêver d’une autre vie. Mais très vite, elle tombe de haut : grâce à cet argent, ses parents décident de reprendre leurs études pour réaliser un de leur rêve, devenir médecin. En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, les voilà repartis dans leur campagne natale pour étudier, laissant leur fille en tutelle chez une de leurs connaissances… La mère de la famille Asagi – qui accueille Madoka – se révèle particulièrement froide et distante. Par dessus tout, elle refuse que Madoka vive dans la même maison qu’eux, et lui assigne une petite bicoque dans le jardin. Pour ne rien arranger, Tomoyo, le fils de la famille, encore collégien, va tomber amoureux de Madoka et lui rendre visite en secret…
C’est le début d’une nouvelle vie pour la jeune fille, qui entre lycée, amour et petits boulots va devoir trouver un nouvel équilibre (et c’est sans compter sur le comportement irrationnel de ses parents qui, malgré la distance, lui donneront bien des soucis…).
Mon avis
Quand Madoka apprend que ses parents ont gagné à la lotterie, comme n’importe qui elle se demande ce qu’elle pourrait bien faire de tant d’argent. Sa première idée : faire un tour en hélicoptère ! Mais ses parents ont d’autres projets : anciens voyous, ils n’ont pas fait d’études, mais regarder des séries médicales à la télévision leur ont donné envie de devenir médecin. C’est donc un projet de longue haleine qui s’annonce pour eux et ils doivent partir à Shizuoka, chez les grands-parents de Madoka pour étudier et se présenter aux concours d’une université. Mais Madoka refuse de quitter son lycée et ses amis. Ses parents connaissent un couple de personnes aisées qui l’hébergent contre un petit loyer dans une annexe au fond du jardin, là où, elle l’apprendra plus tard, Tomoyo leur fils cache sa collection de manga et de Dvd pour que sa mère ne les jette pas.
Si Tomoyo est d’abord peu aimable et agressif, il finit par accepter Madoka. En premier lieu parce qu’elle lui permet d’utiliser confortablement l’annexe pour y lire comme il le souhaite, et enfin parce qu’ils se lient d’amitié. Jusqu’à tomber amoureux. Pourtant cette relation est loin d’être simple : Madoka est tombée sous le charme d’Ono, un garçon de sa classe, qu’elle trouve un peu trop jovial, mais qu’elle soupçonne d’avoir une liaison avec la mère de Tomoyo. Bien sûr tout cela serait trop simple : l’auteur décrit également l’amour oppressant et dévorant de la mère de Tomoyo envers lui. Ce manga est très intéressant par les thèmes qu’il aborde, même si cela semble parfois extravagant et exagéré. Mais bon, sans ça ce ne serait pas un manga. On trouve la même recette dans tous les shojo et shonen : des relations tarabiscotées voire tordues, des évènements improbables et des interrogations à n’en plus finir sur l’être, le paraître les sentiments et tout ce qu’on veut. J’en fait une généralité : tous ces critères ne sont pas à appliquer à Lollipop.
Ce manga a l’avantage d’être une série courte qui ne s’éparpille pas dans toutes les directions. L’auteur aborde plein de thèmes intéressants. L’héroïne est attachante et son histoire avec Tomoyo est poignante. De fait sa vie ne s’est pas simplifiée depuis que ses parents ont gagné à la loterie. On la voie murir d’un tome à l’autre, c’est particulièrement agréable. Les dessins sont très jolis. Il ne faut pas se laisser avoir par le côté acidulé des couvertures : Lollipop est assez loin du sentiment de joie et de béatitude que ces couleurs suggèrent. Pour conclure, je vous recommande vivement cette série !