Arnaldur Indriðason
Le Lagon noir (traduit par Eric Boury)
Editions Métaillé, 2016
320 pages
Collection Noir
Présentation de l’éditeur
Reykjavik, 1979. Le corps d‘un homme est repêché dans ce qui va devenir le lagon bleu. Il s’agit d’un ingénieur employé à la base américaine de l’aéroport de Keflavik. Dans l’atmosphère de la guerre froide, l’attention de la police s’oriente vers de mystérieux vols effectués entre le Groenland et l’Islande. Les autorités américaines ne sont pas prêtes à coopérer et font même tout ce qui est en leur pouvoir pour empêcher la police islandaise de faire son travail. Dans un climat de tension, conscients des risques qu’ils prennent, Erlendur et Marion Briem poursuivent leur enquête avec l’aide d’une jeune femme noire, officier de la base.
Le jeune inspecteur Erlendur vient d’entrer à la brigade d’enquêtes criminelles, il est curieux, passionné par son métier, soucieux des autres, mais il ne cache pas son opposition à la présence américaine sur le sol islandais.
En parallèle, il travaille sur une vieille affaire non résolue. Une jeune fille disparue sur le chemin de l’école quarante ans plus tôt, à l’époque où la modernité arrivait clandestinement dans l’île, portée par les disques de rock et les jeans venus de la base américaine.
Indridason construit un univers particulier, une atmosphère pénétrante et sans nostalgie, un personnage littéraire de plus en plus complexe, et le roman noir, efficace, est transformé par la littérature.
Je connaissais cet auteur de nom, mais c’est le premier roman que je tentais de lui. Sa série met en scène Erlendur, un policier islandais. Ici, nous le découvrons dans l’une de ses premières enquêtes, autrement dit, des années avant les autres romans de la série. Il est donc plus jeune et (d’après ce que j’ai compris) moins désabusé.
Ici il est pris dans deux enquêtes, l’une sur la mort d’un ingénieur qui travaillait dans une base de l’aviation américaine – qui révèle les contacts difficiles entre les Islandais et les américains qui ont occupé le territoire pendant la guerre. L’autre est la brusque disparition d’une jeune fille alors qu’elle se rendait à l’école, des années plus tôt.
Deux enquêtes qui se croisent, se complètent, et pourtant… que c’était long ! Le roman est relativement court, mais il manquait franchement de dynamisme. Je comprends l’intérêt des romans policier qui prennent leur temps (ambiance, personnages, tout ça), et souvent c’est quelque chose que j’apprécie beaucoup. Mais là rien à faire : je me suis ennuyée.
J’ai appris des choses cependant : découvrir l’Islande de la fin des années 1970 m’a paru intéressant et enrichissant. J’ignorais par exemple que les américains avaient occupé l’île. Il y a aussi l’histoire du Camp Knox, ces baraquements abandonnés par l’armée américaine, et devenus un quartier pauvre, à la réputation mal famée. On sent l’ancrage historique et social, et c’est le genre de chose qui me plaît beaucoup. En tout cas, quand je ne ressens pas cet effet de longueur et de lenteur dans l’intrigue, et que j’en fini par bailler (de frustration ?).
Rendez-vous manqué, donc. Une prochaine fois, peut-être ?