Le Maître du Haut Château – Philip K. Dick

Présentation de l’éditeur

En 1947, les Alliés capitulaient devant les forces de l’Axe. Cependant que Hitler avait imposé la tyrannie nazie à l’est des Etats-Unis, l’Ouest avait été attribué aux Japonais. Quelques années plus tard, la vie avait repris son cours normal dans la zone occupée par les Nippons. Ils avaient apporté avec eux l’usage du Yi-king, le livre des transformations du célèbre oracle chinois, dont l’origine se perd dans la nuit des temps. Pourtant, dans cette nouvelle civilisation, une rumeur étrange circule : un homme vivant reclus dans son château, un écrivain de science-fiction, serait l’auteur d’un ouvrage relatant la victoire des Alliés en 1945…

Prix Hugo 1963, meilleur roman.

Mon avis

L’auteur part d’un postulat pour le moins intéressant : il change l’histoire, rend les allemands et les japonais vainqueurs de la Seconde guerre mondiale, coupe les Etats-Unis en trois (l’est aux Allemands, l’ouest aux Japonais et le milieu indépendant) et inclut à cette situation uchronique, un roman, uchronique lui aussi, Le poids de la sauterelle, qui raconte un autre version de l’histoire dans laquelle c’est l’Angleterre qui aurait gagné la guerre.

La lecture du Maître du Haut Château est bien loin de ce que j’attendais. A vrai dire je ne saurais pas décrire quelles attentes j’avais sur ce roman, mais en tous cas, elles ne correspondaient pas à ça. Philip K. Dick s’attache à décrire ce monde transformé par les vainqueurs à travers la vie de plusieurs personnages. Il y a d’abord Robert Childan, marchand d’objets anciens dont les Japonais raffolent ; Frank Frink qui tente de dissimuler ses origines juives et de monter un atelier de bijoux ; M. Tagomi, commercial japonais qui attend la visite d’un suédois venu lui apporter les brevets d’une nouvelles inventions ; M. Baynes, le suédois qui cache un bien étrange mystère. Tous ceux-là se trouvent à San Francisco alors qu’en Allemagne, le chancelier est mort et que les notables allemands se disputent sa succession, créant tensions et incertitudes. Et puis, il y a Juliana, l’ex-femme de Frank Frink qui vit au Colorado dans la partie « libre » des Etats-Unis, qui se lient avec Joe un routier d’origine italienne et découvre le fascinant roman Le poids de la sauterelle. Tout ce petit monde est adepte du Yi-King, le livre des transformations, qu’ils interrogent pour prendre des décisions.

Tout ça donne un ensemble assez décousu et je me suis souvent interrogée sur l’intérêt de tel ou tel évènement du roman. Il y a très peu d’action, ou s’il y en a elle se passe surtout dans l’intériorité. Nombreux sont les monologues et les réflexions intérieures des personnages. Nombreux et longs. Cela dit, le contexte et l’effort intellectuel qui est d’imaginer une autre situation historique sont intéressant. Ca se laisse lire sans difficulté. J’ai juste trouvé que beaucoup de passages étaient longs et parfois laborieux, notamment les pages où les personnages interrogent le Livre des transformations.

Je pense qu’on peut faire de multiples interprétations de ce roman – notamment à propos de la réflexion sur la vérité et la récurrence du faux qui sous-tend toute l’histoire – et de ce point de vue je ne regrette pas cette lecture. Dick nous offre des pistes de réflexion et c’était peut-être passionnant à son époque, mais pour moi c’était loin d’être une bonne lecture, ou, pour le dire autrement, ce roman est loin de ce que j’attends d’une bonne lecture. Impression mitigée, donc, mais je vous invite à vous faire votre propre opinion au sujet de cette lecture.

Lu dans le cadre d’une lecture commune sur Livraddict, organisée par Flo Tousleslivres. Voir les avis de Flo TousleslivresLicorneAaliz.

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Philip K. DICK. Le Maître du Haut Château. Traduit de l’américain par Jacques Parsons. Editions J’ai lu, 2008. 317 pages. Collection Science Fiction.

3 réflexions sur “Le Maître du Haut Château – Philip K. Dick

  1. Cette lecture ne m’as pas emballée tout comme toi. Je ne comprends pas pourquoi on a fait tout une éloge de ce livre alors que j’ai trouvé qu’il manquait quelque chose… Bon je me dis que je l’ai lu.
    Je te remercie pour ta participation à cette LC c’était vraiment très sympa à toi ;)

    • On est toute d’accord là-dessus, pour ce qui est de pas être emballée par ce roman. Il faut peut-être replacer le livre dans son contexte : son propos était peut-être plus percutant quand il est sorti…
      De rien, merci à toi ;D

  2. Oui, je pense qu’effectivement le contexte social est différent de nos jours, et nous ne percevons pas la même chose que les contemporains de l’époque, cela n’en reste pas moins très hermétique, et je n’ai pas eu la clé qui m’a permis de rentrer dans l’histoire… Un peu comme nous toutes.

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