Le sang des immortels – Laurent Genefort

Couverture - Le sang des immortels

Laurent GENEFORT

Le sang des immortels

Editions Critic, 2011.

207 pages.

Collection Science fiction

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Présentation de l’éditeur

Ils sont quatre : Affer le mercenaire, Nemrod le chasseur fortuné, Joker l’ancien prêtre et Liaren l’anthropologue. Quatre aventuriers venus sur ma planète pour traquer le Drac, cet être légendaire dont le sang offrirait l’immortalité. Quatre chasseurs… et moi, leur guide, qui prendrais bien la poudre d’escampette si la prime n’était pas aussi alléchante ! Chacun a ses motivations, chacun a ses secrets. Pour réussir notre expédition, il nous faudra affronter la Maréselva, la forêt qui ne fait qu’un avec l’océan, et ses mystères : des rebelles autonomistes, une flore hostile, une faune sauvage et peut-être, au bout de l’enfer, le Drac.

Mon avis

Une quête de l’immortalité, une chasse à la créature fabuleuse… Cela évoque des tas d’histoires depuis  la quête du Graal dans les romans de chevalerie, jusqu’aux récents romans de fantasy.

Là, les « chevaliers » sont des personnes très différentes les unes des autres : un mercenaire, un chasseur, une anthropologue, un prêtre ; et  chacun à ses propres objectifs, même si ce ne sont pas ceux qu’il affirme. La créature qu’ils chassent est le Drac, et la légende dit que boire son sang procure l’immortalité. Ils la traquent sur Verfébro, une planète recouverte de forêt sauvage, une jungle qui cachent bien des dangers dans les branches des arbres ou entre ses racines, depuis les animaux hostiles jusqu’aux autonomistes, une faction armée qui veut renvoyer les colons et la compagnie qui exploite la planète chez eux. La description de cette forêt est impressionnante, d’autant qu’elle constitue un adversaire à elle seule pour les aventuriers, malgré leurs armes sophistiquées.

Le roman est assez court, mais intense, avec la bonne dose d’action et un dépaysement certain pour le lecteur qui apprend en même temps que les aventuriers à connaître la forêt et sa faune improbable. Au delà de l’aventure, le principe de la quête est bien exploitée par son auteur : en tant qu’apprentissage, elle pousse les héros et les aventuriers au bout d’eux-mêmes, en particulier le narrateur, changeant sa perception du monde, transformant son humanité :

« La première victime. La bête n’avait pas besoin de se trouver là pour frapper. C’était bel et bien une légende. Elle nous aurait tous. Elle n’avait qu’à faire parler notre humanité. »

J’aime bien également ce que l’auteur fait de la légende. L’immortalité apparaît comme un paradoxe :

« Avant, raconta-t-il, les Dracs peuplaient Verfébro par myriades. Quelque chose s’est passé, bien avant l’arrivée des premiers colons. Quelque chose de terrible qui les a décimés. Les Dracs immortels se sont tous éteints. Sauf un, puisqu’il était immortel. Bel exemple de paradoxe. »

Et la légende n’est pas exactement celle qu’on croit, puisqu’en substance, tout n’est qu’interprétation, des mots du mythe, et l’écart de celui-ci avec la réalité.

J’ai beaucoup aimé ce roman, c’est une lecture très agréable avec une fin ouverte qui laisse penser qu’il pourrait y avoir une suite. En tous cas, ça valait le coup de se plonger au coeur du roman pour explorer la Maréselva en même temps que Jemi, le narrateur et le guide parfait pour nous accompagner dans une telle quête.

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